Un combat, et des voeux. Des voeux, treize à la douzaine !

  

"L'esprit de la démocratie n'est pas une chose mécanique

qui peut être ajustée par une simple abolition des formes.

Il nécessite un changement dans le coeur."

                                   Mahatma Mohandas Karamchand Gandhi

     Précisément ce que ni Emmanuel Macron, président de la République, ni aucun de ses sous-fifres ne semble avoir compris, à écouter leurs ternes discours, dénués d'âme et de coeur ! Que reste-t-il au peuple ? Un combat, et des voeux...

   Des voeux, puisque l'exige la période des débuts d'année... Bien sûr des voeux, et même treize à la douzaine !

  

   Des voeux de reconquête, tout d'abord, de reconquête de nos pleins droits de citoyens, trop souvent confisqués ou détournés par des politiques peu scrupuleux, soucieux de leurs seuls intérêts ou de ceux de leur caste, par les financiers aussi qui les instrumentalisent, telles des marionnettes de bas étage, dans un spectacle de très mauvais goût. Reconquête également de notre liberté d'expression et de notre droit à l'information objective, étouffés par les instances gouvernementales et par des médias serviles ou asservis, aux mains de potentats d'affaires qui abreuvent le peuple d'une soupe infâme que les canaux des télévisions, des radios et des journaux lui fait ingurgiter et ruminer sans merci chaque jour de la semaine, sans relâche. Reconquête de ces espaces par le peuple !

    Des voeux pour que le pouvoir ne puisse plus dresser le peuple contre le peuple et que les fils du peuple embrigadés dans les instances de maintien de l'ordre, formule déguisée pour signifier sauvegarde à tout prix du pouvoir en place, comprennent enfin que ce sont leurs frères qui leur font face dans les manifestations pacifiques que le pouvoir s'obstine à faire dégénérer par la pratique de la répression aussi brutale qu'aveugle et de l'exaspération qu'elle engendre. Des voeux pour que le peuple se souvienne, comme le martelait Pier Paolo Pasolini dans ses  Écrits corsaires (Scritti corsari), que les forces de l'ordre qui lui font face sont de sa caste, que la lutte est fratricide et se trompe de cible, le pouvoir se repaissant, du haut de ses balcons Elyséens, du spectacle de ce peuple aux prises avec son ombre...

   Des voeux pour que plus aucun piège gouvernemental ne fonctionne et n'aboutisse à notre distraction, notre division ou notre dispersion, ce qui est tellement aisé à produire dans les rangs d'une révolution, d'un soulèvement où s'expriment librement tant de nuances et voix à la fois fortes et vulnérables par leurs belles différences mêmes. Des voeux donc, pour qu'à chaque pion avancé sur l'échiquier par ces joueurs professionnels qui jouent avec la liberté et l'argent des autres, nous prenions la réflexion et le temps d'analyser avant de jouer en retour, avec pour objectif et terme de cette passionnante partie d'échecs, de mettre définitivement le monarque insoucieux du peuple et de ceux qu'il opprime par son mépris et son indifférence, "échec et mat" !