Requiem pour Afrin
Cimetière de quelques martyrs civils ou militaires tombés contre les turcs à Afrin.
Dimanche 18 mars 2018. La neige qui nous environne n'apporte pas l'habituelle sensation de paix et de sérénité. En ce jour, comme quelques-uns de mes concitoyens, je ressens un profond sentiment de honte. J'ai honte du président que 44% des électeurs inscrits ont porté au pouvoir, j'ai honte du gouvernement qu'il a nommé, j'ai honte de l'opprobre qu'ils ont jeté sur ce drapeau qui flotte au fronton de nos édifices nationaux.
Aujourd'hui, Afrin est tombée sans secours aux mains des soldats turcs d'Erdogan. Silence embarrassé, mais silence assourdissant à Paris et à Washington: le silence des traîtres. Les Etats-Unis, la France et les états européens ont abandonné sans état d'âme leur allié kurde, acteur essentiel et majeur de la reconquête terrestre contre Daech en Irak et en Syrie. Paris, Washington et l'Europe ont trahi, c'est aussi simple, triste et navrant à dire que cela: Macron, Trump et consorts ont livré les kurdes à la vindicte froide et sordide de la Turquie d'Erdogan, ils les ont vendus pour ménager leurs intérêts et relations mercantiles avec la Turquie.
Qui, désormais, pourra encore croire le moindre mot, la moindre promesse prononcés par ces apostats qui dirigent la France, les Etats-Unis et l'Europe ? Personne: le délit est inexpiable, impardonnable, et la honte nous consume, nous qui vivons loin des ors des palais. Notre soutien, dérisoire, via les pétitions, via Internet, notre sympathie intense vont à ces frères et soeurs kurdes qui doivent se sentir si seuls, si mal payés de leurs sacrifices, et qui doivent avoir bien du mal à réaliser l'étendue de cet abandon.
Ils vont également à ceux d'entre nous - par exemple Jean Le Clainche, dit Kendal Breizh, paix à son âme vaillante ! cf https://www.challenges.fr/monde/syrie-un-francais-combattant-dans-les-rangs-kurdes-tue-a-afrin_568343 - qui partagent leurs luttes, leurs épreuves et parfois même leur destin. Ces êtres d'exception ont mille fois plus d'honneur et de courage que ceux qui se rengorgent et fanfaronnent sans scrupules à la tête de nos états. Ces pitoyables fantoches devraient se remémorer la réplique écrite par Marcel Pagnol pour le personnage de César, dans Marius : "L'honneur, c'est comme les allumettes: ça ne sert qu'une fois." ... et la méditer dans le confort de leur absence de vergogne.
Ils vont également à ceux d'entre nous - par exemple Jean Le Clainche, dit Kendal Breizh, paix à son âme vaillante ! cf https://www.challenges.fr/monde/syrie-un-francais-combattant-dans-les-rangs-kurdes-tue-a-afrin_568343 - qui partagent leurs luttes, leurs épreuves et parfois même leur destin. Ces êtres d'exception ont mille fois plus d'honneur et de courage que ceux qui se rengorgent et fanfaronnent sans scrupules à la tête de nos états. Ces pitoyables fantoches devraient se remémorer la réplique écrite par Marcel Pagnol pour le personnage de César, dans Marius : "L'honneur, c'est comme les allumettes: ça ne sert qu'une fois." ... et la méditer dans le confort de leur absence de vergogne.
En hommage aux kurdes et combattants pro-kurdes tombés à Afrin: Georges Moustaki, Requiem pour n'importe qui:
Il est mort connue du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Un enfant de l'Andalousie
Ou un frère du soldat Schveik.
Il est mort, la guerre est finie.
On lui fait des funérailles,
Chacun retourne à son travail.
Il est mort et je suis en vie.
Il est mort comme un feu de paille,
ça s'est passé très loin d'ici.
C'est loin l'Afrique et loin l'Asie,
Des mercenaires et ses G.I.
Il est mort de n'avoir su vivre
Quand il fallait vivre à genoux,
Noyé de sang, noyé de boue.
La mort enfin l'a rendu libre.
Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Ça pouvait être n'importe qui,
Un enfant de l'Andalousie
Ou un frère du soldat Schveik.
Il est mort, la guerre est finie.
On lui fait des funérailles,
Chacun retourne à son travail.
Il est mort et je suis en vie.
Il est mort comme un feu de paille,
ça s'est passé très loin d'ici.
C'est loin l'Afrique et loin l'Asie,
Des mercenaires et ses G.I.
Il est mort de n'avoir su vivre
Quand il fallait vivre à genoux,
Noyé de sang, noyé de boue.
La mort enfin l'a rendu libre.
Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Le frère de Théodoraki,
Un enfant de Zorba le Grec.
Il est mort, je suis en exil
Et je meurs un peu avec lui,
Chaque fois que tombe la nuit
Sur le soleil du mois d'avril.
Il est mort, pitié pour ses cendres.
Ce n'est ni l'heure ni l'endroit
Pour demander des comptes à rendre,
Mais les mots viennent malgré moi.
Un enfant de Zorba le Grec.
Il est mort, je suis en exil
Et je meurs un peu avec lui,
Chaque fois que tombe la nuit
Sur le soleil du mois d'avril.
Il est mort, pitié pour ses cendres.
Ce n'est ni l'heure ni l'endroit
Pour demander des comptes à rendre,
Mais les mots viennent malgré moi.
* Sur le destin et l'aventure du peuple kurde, lire aussi sur ce blog l'article suivant avec deux vidéos: http://franceinsoumiseagora.blogspot.in/2017/08/vous-invite-visionner-ce.html
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