Turpitude et grandeur présidentielles...

   Compte tenu du sujet et de la teneur de cet article, je précise d'emblée que le titre en est inspiré du recueil de nouvelles publié par Alfred de Vigny en 1835, Servitude eGrandeur militaires... J'assure mes arrières ! De quoi s'agit-il donc, me direz-vous ? De la réaction du président élu (je n'arrive décidément pas à user de l'adjectif possessif "notre", cela m'est vraiment trop difficile !) au retrait des USA, annoncé par Donald Trump (autre avatar des élections outre-Atlantique, 2017, quel sombre cru !) des accords de Paris sur le réchauffement climatique. Sur le fond et sur la promptitude de la réaction, rien à redire, nous sommes tous d'accord pour déplorer l'aveuglement du président américain. En revanche, sur la forme, Emmanuel 1er a encore manifesté ses failles, déjà perceptibles durant la campagne présidentielle: pour rappel, pas de véritable projet politique, social, ni écologique, pas de programme approfondi, des formules creuses ou recyclées, bref, l'art de brasser de l'air pour faire briller la bulle, pour vernisser l'icône, le temps de la "vente" ou de la "promotion", ce qui suffit à épater gogos et bobos, sans doute, et autres benêts sans conscience... 





   Cette fois-ci, le mauvais élève Macron a joué les plagiaires sans scrupules. S'il est de très bon ton, et nous l'en créditerons volontiers, de parodier le slogan de Trump pour l'invertir en "Make our planet great again", ce qui a frappé les esprits et, sans doute, fera date, il est beaucoup moins judicieux, et surtout moins honnête, d'emprunter, sans faire la moindre mention de l'emprunt, la formule de l'ancien secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki Moon, "Pas de plan B, parce qu'il n'y a pas de planète B". Son professeur de Français préféré ne lui aurait donc pas appris qu'il faut toujours rendre à César, ce qu'à César on emprunte ? Sinon, on donne dans l'imposture, voire la cuistrerie, ou le copier-coller de bas étage que chérissent tant de lycéens et étudiants de nos jours... Cette petite fable que nous proposent les épiphénomènes de cet évènement lourd de conséquences pour l'avenir de la planète, nous révèle, s'il en était encore besoin, la vraie nature du nouveau souverain de l'hexagone. Ses petites phrases, il n'en est pas l'auteur ! Il est dans la posture, le culte de l'image, de l'apparence et des formules pré-fabriquées, bref, dans le strass et le toc, et qu'importent pour lui les règles de l'éthique, pourvu que sa majesté brille... Mais comme son or est faux, c'est le genre d'éclat qui se ternit très vite.

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