Marée basse...


  On entend les journalistes bobos ébaubis parler, çà et là sur les antennes, de "raz-de-marée" d'En Marche à ces élections législatives... Il faut dire que le système électoral, plutôt malhonnête, jugez-en,  autoriserait un parti obtenant 32% des suffrages exprimés, soit un peu moins d'un tiers, d'obtenir de 400 à 445 sièges à l'Assemblée Nationale, soit quasiment les 2/3 ! On croit rêver... S'agit-il d'une république bananière ? D'un état totalitaire ? Non, cela se passe en France, jadis berceau européen de la démocratie, mais c'était il y a longtemps...
   En fait, au vu du taux d'abstention, c'est encore plus ahurissant ! Plus d'un électeur sur deux ne s'étant pas déplacé - il y aurait, à ce sujet beaucoup à dire !  Ce sont des gens qui restent sur le quai, ratent volontairement le train et qui ainsi n'auront pas légitimité à se plaindre demain de ce que leur imposera le gouvernement ! - cela réduit à un peu moins de 16%  le pourcentage d'électeurs qui ont plébiscité le président et son gouvernement... Ce n'est plus un raz-de-marée, c'est une marée à tout petit coefficient, de celles qui ne permettent en réalité que juste assez d'eau pour prendre un bain de pied... Autrement dit, 16% des électeurs français font la loi et autorisent le tyranneau ploutocrate à appliquer ce que lui ont dicté les lobbys, les grands patrons et autres groupes de la finance.


   Que ces dictateurs du matérialisme aient tablé sur l'abstention, sans cesse croissante aux législatives depuis quelques années, ne fait aucun doute. Ils ont joué sur la lassitude, l'indifférence, la désinvolture, l'inconscience des électeurs français qui ne savent pas utiliser l'arme essentielle qu'ils ont entre leurs mains, le bulletin de vote. Un véritable gâchis démocratique ! A l'heure qu'il est, beaucoup d'abstentionnistes ont la responsabilité des lois qui seront votées ou imposées par ordonnance à l'assemblée, et parmi celles-ci, des lois fondamentales portant atteinte à la condition sociale (hausse de la CSG, loi sur le code du travail, sur les retraites), mais également aux exceptions françaises (services publics, couvertures médicales et sociales diverses). Ils ont, par leur silence, donné un blanc-seing à ces sinistres et cyniques histrions d'En marche.
   Plus grave, au vu des résultats, aucun des ripoux avérés de la "ripoux-blique en marche", n'est vraiment sanctionné, puisque leurs censeurs potentiels n'ont pas exprimé leur voix, et c'est vraiment dommage. Les trompettes du gouvernement ont claironné que "la France était de retour"... Quelle France ? Celle des moutons bêlants, celle des mots creux, des promesses fallacieuses, des magouilleurs et des traîtres en rupture de conscience et de partis ? Piètre, triste et sinistre France, puisque ce caractère composite, cet amalgame bancal, cette alliance typique des capitaux, des crapules et des renégats en rappelle une autre, de sinistre mémoire. Ici et maintenant, plus question de fascisme ou de vichysme, heureusement, mais ces fléaux y sont supplantés par les diktats de la finance et de l'économie au détriment de l'Humain, ce qui n'est guère plus enviable...
   Ce soir, face à cette "marée" basse, vaguelette qui soumet pourtant le pays aux caprices des alouettes et étourneaux qui volettent autour du Jupiter de village qui a pris possession de l'Elysée, je ne peux m'empêcher de ressentir une immense tristesse et une vague sensation de dégoût. Nous en prenons pour cinq ans, mes frères, de cette saumâtre tartine macronienne, car le train démocratique, dans ce pays, ne passe que tous les cinq ans... et c'est très peu. Et, bien qu'il soit l'heure de passer à table, vous pouvez m'en croire, je n'ai vraiment pas faim !

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