Machiavel, Bonaparte et déclaration de guerre...

    Emmanuel 1er est assurément un lecteur de Machiavel... Les manigances en vue de son élection, les manoeuvres préparatoires à la formation du gouvernement l'ont amplement montré: "Divide et impera !" (Divise et règne !), tel est son credo, tel est son créneau ! Débauchage à gauche, débauchage à droite, cimentage au centre... Cela paraissait difficile à réaliser, pas vrai ? C'était sans compter sur la bassesse des hommes politiques, jeunes ou vieux ! C'est à eux plus qu'au Chef de l'Etat qu'il faut en vouloir, car, honnêtement, même si on se gardera de la juger honorable, c'était pour lui la meilleure, sinon la seule stratégie possible. Il savait bien que très peu résisteraient à la tentation du beurre et de l'argent du beurre, à l'appât du pouvoir et de ses lustres tapageurs... Et ils sont tous venus s'agenouiller à la mangeoire, les pseudo-socialistes les premiers, les silures qui s'envasent dans les marais du centre ensuite, les pseudo-républicains enfin, et tous, sans le moindre scrupule ! De nos jours, la loyauté est une serviette hygiénique jetable pour toutes ces volailles sans conscience. Basse-cour déjà décrite jadis par Molière, La Bruyère ou Saint-Simon, les voilà tous réincarnés sous nos regards pantois ! Il peut régner, Emmanuel 1er, la fronde ne viendra pas de ces pantins domestiqués, "ministres", c'est-à-dire "serviteurs", domestiques du pouvoir.
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     Emmanuel 1er a une petite tendance à singer Bonaparte, l'avez-vous remarqué ? Tout d'abord par sa stature, pas très grand, peu imposant, bon, mimétisme physique!.. Mais les mises en scène, les attitudes, les postures, comme cette pantomime devant la pyramide du Louvre, au soir du 7 Mai, qui répliquait, grandeur en moins, le général Bonaparte aux pyramides de Giseh... Et puis, un comble sans doute, cette manie de flatter la joue et de pincer l'oreille des gens qui lui font allégeance ou lui mangent dans les mains, même ceux à qui, en raison de leur âge, il devrait manifester davantage de respect, à l'instar de Bonaparte et Napoléon flattant ses vieux grognards... Summum du faux paternalisme ! La première fois que je l'ai vu faire, je me suis pincé pour voir si je n'étais pas victime d'hallucinations visuelles... Il ne faudrait surtout pas qu'il esquisse ce geste face à un insoumis car, honnêtement, la suite serait du domaine réflexe... Reste à savoir si la nouvelle noblesse qu'il intronise aura l'efficience de la noblesse d'Empire, cheptel dans lequel se comptaient, il est vrai, pas mal d'arrivistes, quelques anciens traîtres mais, bien sûr, aussi de futurs renégats ! Tant il est vrai qu'il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne... 
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    La grande spécialité de Bonaparte, formé à Brienne-le-Château, ce fut la guerre. Eh bien, avec la formation du premier gouvernement, Emmanuel 1er a bel et bien déclaré la guerre, la guerre au peuple des travailleurs, des petites gens, la guerre à la France d'en bas, la guerre au service public. C'est le propre des arrivistes et des parvenus de s'adonner sans frein à leurs appétits les plus urgents... Gageons qu'il s'est fait plaisir et s'en est donné à coeur joie. Il a tout d'abord rétribué ses lieutenants, du traître de la première heure, qui porta le premier coup de piolet pour fissurer l'édifice "socialiste", promu au ministère majeur, second du gouvernement, à tous ceux qui sont venus à la soupe avec leur écuelle brandie... La plupart des ministres nommés viennent du secteur privé, patrons, entrepreneurs, cadres et salariés. Le service public peut trembler sur ses bases, le peuple de France va être jeté en pâture aux appétits néo-libéraux, néo-capitalistes, vieux rogatons de pure exploitation rhabillés de nippes "tendance"... L'Education nationale ? Abandonnée entre les mains d'un spécialiste des écoles de commerce du secteur catholique... Vous avez vu le coût d'une année à l'ESSEC qu'il dirigeait ? 15000 euros l'année !! Quand je vous dis que la guerre est déclarée et qu'il nous faut attendre qu'elle soit sans la moindre pitié... Cerise gâtée sur la pâtisserie indigeste de ce gouvernement de transition, la mascarade Hulot, qui entre au service d'un candidat qui n'a pas une seule fois parlé d'écologie, défend le nucléaire... De quoi douter de la sincérité de monsieur "séquence émotion", écologiste de façade et de posture, qui a fini par se brader en fin de réderie, sans doute pris par le démon des médias: "séquence pognon", messieurs dames ! Qu'ajouter, sinon que la justice à la sauce béarnaise a pour nous un goût saumâtre, que la culture sous ces mornes auspices sera commerciale ou ne sera pas, bref, tout ce contre quoi notre credo "L'Avenir en commun" s'était dressé. Il est encore temps de dissoudre ce gouvernement de fantoches dans le bain acide des législatives, compagnons insoumis ! Emmanuel 1er ratisse très large, aussi large que l'y autorise la bassesse des hommes, nous le savons, mais nous devons nous ériger en rempart cathare contre la barbarie capitaliste qu'incarnent son pouvoir et ses émanations !

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