Des élections pipées...

      


Si l’on en croit les statistiques publiées par le très sérieux CSA sur les temps de parole médiatique des candidats et de leurs représentants du 1er février au 21 avril, c’est-à-dire durant le premier tour de campagne, l’égalité d’exposition des candidats aux médias n’existe pas, donc pas d’égalité des chances ! Si les électeurs militants n’ont pas été impactés par cette anomalie, cela n’a pu qu’avoir un retentissement important sur l’électorat indécis. Observons le tableau reprenant ces chiffres du CSA:
tableau_CSA
L’inégalité criante de l’exposition médiatique

Parmi les soutiens officiels de ce candidat, outre les magnats Bernard Arnault (LVMH), Alexandre Bompard (Darty et la Fnac), Marc Simoncini (Meetic) et  l’ex PDG d’AXA Henri de Castries désormais dirigeant du groupe de pression patronal ultra libéral Institut Montaigne, des noms bien connus des médias, comme ceux de Vincent Bolloré (VivendiCanal + , C news etc..), Patrick Drahi, ce polytechnicien qui vit en Suisse ( où il bénéficie d’un statut fiscal privilégié tandis que sa holding Altice a son siège aux Luxembourg, mais sa holding personnelle est elle immatriculée à Guernesey, deux lieux généralement assimilés à des paradis fiscaux !), patron du groupe
 audiovisuel Next Radio avec les chaines d’info en continu BFM TV et RMC info qui comptent parmi les toutes premières chaines télé et radio d’info en France. Quant à la presse écrite, il est le maître du quotidien Libération et des principaux magasines du groupe Roularta (L’ExpressL’Expansion, …). Bref, cela assurait à leur candidat une campagne sur du velours, tous les feux médiatiques étant pour lui au vert tandis qu’aux autres candidats, les journalistes se relayaient pour leur tendre des embûches et leur trouver des torts plus ou moins fondés. C’était d’ailleurs tellement voyant que cela en devenait gênant.  Ainsi, par exemple, Christophe Barbier, l’homme à l’écharpe rouge qui écume les plateaux de télés est l’éditorialiste de l’Express dont il est le porte parole sur les chaines de télévision. Nommé un temps directeur de l’Express par Drahi, – avant d’être écarté en octobre 2016 devant la fronde des syndicats alors qu’il vient de supprimer de plus 200 emplois – il rejoint alors en outre la rédaction de BFM TV, chaine télé du même Drahi. Devinez pour qui Barbier fait campagne sur les plateaux télé et dans son journal l’Express ? Macron, bien sûr ! Et il n’est pas le seul, loin de là ! Ainsi, Pierre Bergé, homme d’affaires et habituel soutien  financier du Parti socialiste: en 2010, il prend le contrôle du quotidien Le Monde, conjointement avec Xavier Niel (autre soutien de Macron) et Matthieu Pigasse (également soutien de Macron). Rien d’étonnant à ce que le quotidien réputé le plus sérieux de France ait fait campagne quasi ouvertement pour Macron au détriment des autres candidats. Et même quand leur candidat, qui reproche si souvent aux autres de dire « des bêtises » – au passage, quel langage puéril ! Il a eu son goûter ? – fait une énorme boulette pour un soi-disant homme instruit qu’il est censé être et parle de la Guyane en s’imaginant que c’est une île comme la Guadeloupe…, c’est vite étouffé, emballé dans la sciure alors que ces médias n’ont pas épargné la moindre virgule de travers aux autres candidats !   Autrement dit, amis insoumis, vous lisez bien: notre candidat accuse un lourd déficit d’exposition médiatique par rapport à ses concurrents. Pire, le traitement reçu auprès des médias est loin d’avoir respecté la moindre équité puisque dans certains d’entre eux, il a été vilipendé, calomnié, critiqué sans fondement. Autant dire que le score enregistré au premier tour, dans ces conditions, relève de l’exploit et de la qualité exceptionnelle de la campagne menée auprès des électeurs de France. Pourquoi, demanderez-vous peut-être, une telle inégalité et un tel traitement ? La réponse se trouve sans doute dans la découverte et la prise de conscience que les médias sont partisans, partiaux et à la solde, essentiellement d’un candidat, Emmanuel Macron.
   Nous ne pouvons donc que constater et déplorer cette mainmise, cette « main basse » par des oligarques et médiacrates sur l’élection présidentielle 2017. Nous sommes bien dans une société qui place l’être humain sous influence et qui le subordonne, l’assujettit sans scrupules aux intérêts financiers et à la cupidité des holdings et grands groupes, comme le redoutait Pier Paolo Pasolini, l’artiste et visionnaire italien. Et tant de braves gens se sont laissés duper, drainer par ce labourage médiatique qui a brassé le vent comme charrue la terre, car qu’importait le programme, inconsistant, du candidat, quand l’important à leurs yeux était ailleurs, la prise de pouvoir, le blanc-seing donné à la finance et au néo-libéralisme. Drahi, Arnault, Bolloré et compagnie vont gouverner par procuration, tirant les ficelles de leur « gentille marionnette ». La vérité, c’est que ce noyautage et cette propagande sournois des médias ont faussé l’élection présidentielle et volé au peuple de France le droit qu’il possède censément d’être informé objectivement et équitablement. Cette imposture et cette usurpation ne seront pas sans conséquence et cela finira par se payer, d’une manière ou d’une autre. En tout cas, le candidat élu ce dimanche n’aura aucun droit à l’erreur, si tant est qu’après les législatives il puisse gouverner. Ce ne sera à nos yeux d’insoumis, à tout jamais, qu’un président par défaut, parvenu au pouvoir par des voies dont certaines doivent être considérées comme déloyales

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