« N’importe allons / Je suis pour le discours humain / Je suis pour la moitié de pain » – Georges Perros
Notre pays vit de curieux moments, frappé par une étrange épidémie, la « macronite » aigüe. Quels en sont les symptômes ? Des foules se rassemblent étrangement pour écouter religieusement des paroles aussi creuses que mielleuses, et succombent aux roucoulades d’un pantin sans consistance… La messe qu’ils écoutent n’est faite que de vent : rien de concret, quant au programme, qui n’est pas encore écrit, ni même pensé ( !), il sera proposé – je devrais écrire « révélé » pour filer la métaphore bigote… – dans un mois, et les béni oui-oui, les bobos ébaubis, se contentent de ce vide, de ce néant, d’une image évanescente – là encore le mot « pieuse » m’a démangé la plume ! A y regarder de plus près, on ne découvre qu’un énième produit de « comm’(unication) », imaginé dans les coulisses du MEDEF et des instances bancaires, financières, un produit hybride, bourré d’édulcorants, d’additifs plus que toxiques dès que l’on passe à l’examen…
Ledit Macron – et dire qu’en grec, μακρός cela signifie « grand », quelle ironie ! – les électeurs de gauche ont-ils donc oublié qu’il n’est pas, mais pas du tout, de gauche ? Les autres ont-ils donc oublié à quel point il a eu plus que sa part dans la gestion catastrophique du précédent gouvernement ? Il faut croire… Se sont-ils demandé quelle était la réelle nature de ses liens avec le grand patronat ? Ont-ils seulement eu le moindre soupçon sur la provenance des fonds qui lui permettent de promouvoir avec un tel luxe et retentissement ses formules oiseuses ? Autrefois, qui aurait prêté la moindre oreille à ce Tabarin – je suis injuste ici pour le bel organe vocal du vrai Tabarin ! -, ce camelot de foire ? Ce qui est préoccupant, c’est qu’aujourd’hui le visuel, l’apparence, l’enrobage prévalent sur le texte, le contenu, le fond, les idées. Une partie de l’électorat réagit comme les membres d’une secte hypnotisés par un gourou de supermarché. Leur réveil sera douloureux, mais souhaitons qu’ils n’entraînent pas tout un pays dans leurs naïfs délires…
« N’importe allons
Je suis pour le discours humain
Je suis pour la moitié de pain
Le désespoir c’est de se taire… »
Ces vers de Georges Perros, extraits d’Une vie ordinaire nous rappellent à notre véritable préoccupation : faire prévaloir une société humaniste, où les valeurs de l’Homme seront préservées, défendues face aux toxiques vapeurs de l’argent-roi, face à une machinerie infernale qui nous asservit, nous et nos plus belles valeurs, à la dictature de l’économie et de la finance. Et si je me tourne vers cet horizon-là, je ne vois qu’un recours, celui qu’incarne un des rares tribuns qui nous reste, un orateur véritable, à l’opposé de la baudruche précitée, qui propose un programme longuement préparé, médité, écrit, qui ne discourt jamais pour ne rien signifier, qui a un réel souci des autres, et le courage d’oser. Mais je laisse le soin au documentaire de Gérard Miller, car il en dévoile les forces et les faiblesses, avec une belle et noble objectivité, pour, au final, nous livrer le passionnant portrait d’un homme intègre, authentique, responsable et honnête, ce qui par les temps qui trébuchent au lieu de courir, n’est pas un luxe ! Et il faut également se souvenir du slogan de sa campagne de 2012, qui coïncide si bien avec les vers du poète Georges Perros : « L’Humain d’abord ! »
« Nous avons tous un devoir d’insoumission aux réalités économiques que certains prétendent supérieures aux réalités humaines et à celles du coeur. »
Jean-Luc Mélenchon, Discours de Lyon, 5/02/2017
cf video : https://youtu.be/9oDZiX2W5zM