Gerbe d'Avril



 La rase campagne a accouché d’une triste moisson… qui donne une incommensurable gerbe. Les glaneurs nauséeux auront le choix, au second tour, entre la peste et le chancre mou… Pas très excitant ! L’ectoplasme néo-libéral, le produit de pub survendu par les médias d’un côté, et de l’autre, la gargouille qui dégouline de xénophobie et de haine. Honnêtement, le programme n’incite guère à honorer l’urne, sinon par un bulletin virginal.
  L’Humain est le grand perdant de ce scrutin, voué à l’asservissement avilissant de l’être à la puissance aveugle et déshumanisée de la finance, dévolue à l’impitoyable destruction programmée des services publics, au recul sans fin de l’âge de la retraite, la mise à mal du système de remboursement social, la dégradation et la précarisation des conditions de travail.
  Electorat abusé par les médiocres mais bavards médiacrates, tous macronistes ou presque – les sourires arborés à l’antenne ne trompaient guère à cet égard – , par l’illusion des solutions xénophobes des ultra-nationalistes aussi, électorat qui sera demain dans la rue, soit pour protester contre ceux qui l’ont trompé ou s’apprêtent déjà à le tromper, soit broyé par la mécanique ultra-libérale. Le pire, c’est qu’ils auront choisi ceux qui les abusent.
  Anti-système ? Un ancien ministre de Hollande, adoubé par les lobbys, les médias, le Medef ? Laissez-nous rire, la Sarkollandie est plus que jamais prolongée, pérennisée par cet imposteur. Son rassemblement est un abominable « fourre-z-y tout », de Robert Hue à François Bayrou pour les plus ringards, c’est dire ! C’est l’armée « Cartouche » comme on disait autrefois ! Ce qu’on peut se demander, c’est pourquoi les français se sont laissés à ce point abuser… Aucun candidat anti-système n’est au second tour, qu’on se le dise ! Car Marine Le Pen est bel et bien dans le système, quoi qu’elle puisse déclarer sur ce point. Quel choix cela laisse-t-il à la dignité de nos idées ?
  Mois d’Avril douloureux, Mai hostile, a priori, quel que soit son choix, au peuple de France, sombre calendrier sans retour… Peut-on encore raisonnablement demander au peuple d’attendre, d’être patient ? Il découvrira très tôt à quel point tous ces acteurs de caf’conc’ comme on disait autrefois – et là, mille pardons, je crains d’insulter à la mémoire de ces joyeux artistes ! – se moquent de lui, le conduisent à l’abîme. Il est tard, très tard, on ne peut plus souhaiter au peuple que l’action, voie choisie par la jeunesse qui ouvre le chemin !

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